A quoi peut encore servir les manifestations du 1er mai m’a-t-on
demandé récemment, argumentant de manière un peu provocatrice que l’on avait déjà 5 semaines de congés payés, que le 1er mai était déjà férié et que l’on avait les 35 heures et les RTT qui vont
avec… Que demandent de plus les syndicats et les partis de gauche?
Un peu dans le même principe que le 8 mars et sa Journée Mondiale de la Femme, le 1er mai avec la Fête du Travail est un jour voué aux revendications du monde du travail car, hélas, beaucoup
reste à faire en France, en Europe et dans le Monde.
Cette année en France, plusieurs axes seront au centre des revendications.
En premier lieu les retraites. Le sujet est en pleine discussion entre le gouvernement et les syndicats actuellement. Une mobilisation massive partout en France montrerait que les travailleurs de
tous les secteurs d’activité sont derrières leurs syndicats pour qu’ils soient correctement entendus dans le projet de réforme de retraites qui sortira bientôt.
S’il est nécessaire de réformer les retraites, il ne faut pas perdre de vue l’égalité et l’équité. Chaque travailleur doit avoir une retraite à la « fin de sa vie active » qui lui permette de
continuer de profiter pleinement de la vie. Il faut faire en sorte que l’ouvrier qui travaille depuis l’âge de 16 ans, qui n’aura pas de nombreuses opportunités d’évolution de carrière et donc
dont l’évolution de salaire risque d’être faible, n’ait pas exactement les mêmes critères que le cadre moyen qui commence à travailler tardivement, dont les conditions de travail ne sont pas
difficiles, qui a de nombreuses perspectives d’évolution et à la clef un salaire qui a de fortes chances d’évoluer de façon limite exponentielle vers les dernières années de
cotisation. Cette réforme ne doit pas se construire sur du vent. On ne peut pas demander aux employés de travailler plus longtemps si rien n’est fait pour lutter contre le chômage, que ce
soit l’activité des plus de 50 ans que l’accès à un premier emploi stable pour tous les jeunes.
En effet, l’Emploi aura une part importante dans cette journée du 1er mai. Syndicats et partis de gauche, ensemble, luttent contre les licenciements, surtout de la part de grandes et prospères
multinationales comme Total ou Continental. Comme le propose le PS, il faut que l’Etat crée un pôle public d’investissement industriel pour réindustrialiser et développer les emplois de demain,
pour aider des régions comme le Nord et l’Est qui traversent une grave crise industrielle depuis plusieurs décennies.
Les revendications sur l’Emploi incluent bien sur ceux qui n’en ont pas : les chômeurs à la recherche d’un emploi stable et non de petits boulots précaires, les plus expérimentés à la recherche
de leurs derniers trimestres de cotisations. Même si 360 000 chômeurs en fin de droits ont appris ce mois-ci que le gouvernement aller débloquer des aides exceptionnelles pour éviter qu’ils ne se
retrouvent sans revenus (le cas par exemple de 15 000 jeunes de moins de 25 ans, trop jeune pour recevoir le RSA), il faut tout faire pour que cette situation ne se reproduise plus en favorisant
la formation avant les licenciements ou en donnant au pôle emploi les moyens de ses objectifs.
Enfin, ce 1er mai sera l’occasion de revenir sur le sort des travailleurs sans papiers. Il faut régulariser massivement (et pas au cas par cas) tous les étrangers travaillant depuis de
nombreuses années en France. Ils participent à la bonne marche de l’économie française, la majeure partie paye des impôts, cotise pour le système de retraite mais risque à tout moment d’être
renvoyée dans un pays d’origine qui les considéreraient tout autant (voire plus) étrangers qu’en France.
Pour toutes ces raisons, et aussi par solidarité avec toutes les branches et leurs revendications qui leurs sont propres, je marcherai avec les Socialistes ce samedi 1er mai. A partir de 13h30,
je serai place de la République et j’espère que l’on sera nombreux pour se faire entendre du gouvernement!